Exposition Carmen BOCCÙ

10 mai 2013 - 8 juin 2013

S’approcher du feu sacré sans se brûler. En cueillir mains nues une étincelle et la déplacer pour créer une nouvelle flamme, ancienne en même temps. Pour peindre Maïakovski, pour graver Maïakovski, il faut du courage. Pas seulement parce qu’aborder un Titan de la poésie est toujours une entreprise ardue, mais suppose une infinie sensibilité et expose en tout cas au risque de réduire la fertilité des poèmes, son allusive et fuyante polysémie à l’univoque évidence du signe.

Pour peindre et graver « Le nuage en pantalon », pour se mesurer pour la 2ème fois avec ce poème, plus de vingt ans après, le courage ne suffit pas. Parce que « Le nuage en pantalon » est l’œuvre qui témoigne le mieux de l’anxiété visionnaire de Maïakovski. Heureusement, aujourd’hui comme dans les années quatre vingt, Carmen Boccù est une artiste douée d’une saine veine d’inconscience. Qualité indispensable pour essayer de danser sur le fil que Maïakovski a tendu à hauteur vertigineuse, entre le sommet de la passion et le monde cosmique de la subversion lyrique.

Parallèlement, Bruno Gianesi illustre « Deep End », un nouveau volume de la collection « Musée de Poche », de 4 xylographies rehaussées à l’aquarelle et par des collages de tissus. Cette pièce d’Antonio Syxty raconte une fin du monde, rêvée (ou cauchemardée), vécue par un couple incestueux enfermé dans Paris, dans une boule à neige.

Carmen BOCCÙ illustre « Le Nuage en pantalon » de Maïakovski.

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Dès les années 70 Max Charvolen travaillait la toile brute, libérée du châssis, par des jeux de découpes, de renversements et déjà l’importance du rapport entre œuvre et espace de monstration apparaissait. Depuis de nombreuses années l’œuvre colle à l’espace...