Exposition Claudio CALZAVACCA, Giorgio ROBUSTELLI, Giacomo LUSSO et Renato BONARDI

3 septembre 2010 - 9 octobre 2010

Oui, j’avais déjà invité Claudio Calzavacca et Giorgio Robustelli l’année dernière à la même époque, et s’ils reviennent si vite c’est non seulement que nous y avions tous pris plaisir, mais aussi pour réaliser ce pressant désir de création d’une collection de petits ouvrages illustrés de fines feuilles de céramique.

Cette idée est venue, certes de cette forte attirance pour l’édition, pour cet objet porteur de tant de sens qu’est le livre, mais aussi de leurs expérimentations et de ce besoin de création que je partage si volontiers avec eux.

J’en ai tout de suite imaginé la forme et j’ai voulu les couler dans le même moule que les collections « Musée de Poche » et « La Légende dorée ». Ce sera donc le même format, le même étui, et chaque fascicule imprimé sur du papier de fort grammage sera illustré de deux fines feuilles de céramique insérées dans un passe-partout.

Claudio et Giorgio ont voulu partager ce challenge avec deux autres amis artistes, céramistes, Giacomo Lusso et Renato Bonardi. Ainsi, dès sa création, cette nouvelle collection de livres sera forte de quatre pièces.

Il nous restait à choisir les textes que ces artistes allaient illustrer, et c’est sans tarder que Raphaël Monticelli a répondu à mon appel et m’a envoyé une quinzaine d’inédits sur la terre, l’air, le feu et « semences », parmi lesquels nos quatre artistes ont fait leur marché.

Curieuse coïncidence, mais y en a t’il, tout ces livres sont faits de terre, d’air et de feu, ils sont semences que l’on présente au public, et l’eau citée dans nombre de ces textes ne sert qu’à mieux mater la terre et disparaît, s’évapore.

La personnalité de chaque artiste reste aussi marquée dans chacune de ces feuilles de céramique qu’elle l’est généralement dans leur œuvre, et vous retrouverez chez chacun d’eux ces univers si différents – cette image colorée, proche du pop’art, chez Claudio Calzavacca, et les traces, les sillons, les empreintes, laissés sur une terre brûlée avec Giorgio Robustelli.

Contrairement à ses collègues qui vivent et travaillent tous trois aux alentours de Varèse, Giacomo Lusso a déménagé en Ligurie, à Albisola, centre réputé pour la production de céramique artisanale et artistique.

Auteur de nombreuses expositions en Italie et à l’étranger, il est aussi un infatigable chercheur dans le domaine artistique tant avec les diverses techniques de céramique, qu’en peinture ou dans l’organisation d’actes conceptuels.

Le travail qu’il va nous livrer sur l’air et le feu, et que je ne connais pas à l’heure où j’écris, peut prendre diverses apparences, d’une l’argile noircie, pliée et incrustée de signes mystérieux, à l’explosion de pigments multicolores. Mais, toujours, ce travail là sera un chemin de la terre à la lumière et vice-versa.

Le temps est sans doute une constante dans l’art de Renato Bonardi : un temps vécu avec l’esprit et le cœur, dans une dialectique permanente entre le passé et le futur, entre l’expérience concrète et la projection du rêve.

Sa création est un moment de silence et d’introspection pendant lequel l’artiste essaie de rassembler son passé et de le mettre en lien avec ce qui doit advenir.

Et la terre devient le lieu de composition des signes du temps, des nombres et des lettres, du chiffre mystérieux qui traduit l’absolue perfection de l’univers.

L’œuvre de Renato Bonardi parle aussi de cicatrices et de coutures, de formes polies ou rugueuses, de protubérances et de cavernes, qui révèlent la conscience d’une forme quasi-biologique même dans le vide, même en l’absence du corps.

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