Exposition de Jean-Marc POULETAUT

7 décembre 2016 - 7 janvier 2017

Max Charvolen : Jean-Marc Pouletaut était étudiant à l’école d’art de la Villa Arson, quand j’y enseignais. C’était la fin des années 80. Quand il a quitté la villa, il a fait de la critique d’art et positionnait son travail de peintre par rapport au mouvement Supports-Surfaces. Il était soutenu par Jacques Lepage. Ses difficultés progressives de vision se sont accentuées mais ça ne l’a jamais empêché de travailler la peinture – un travail sur la couleur très particulier. Son travail se réalise en référence à la mémoire qu’il a du temps où sa vision était moins dégradée qu’aujourd’hui. C’est avec un assistant qu’il choisit ses couleurs et qu’il les pratique, et c’est lui qui décide de tout.

Raphaël Monticelli : C’est par ton intermédiaire que j’ai connu Jean-Marc Pouletaut. Je suis allé dans son atelier, et j’ai découvert un peintre extraordinaire, unique en son genre… devenu aveugle et continuant à peindre. Pouletaut a choisi de passer la couleur, à plat, sur une toile de moustiquaire. Une toile à grosse trame, faite de gros fils qui laissent entre eux de grands espaces, la couleur la traverse. Et on obtient des rapports particuliers entre couleur et trame ou entre couleurs… La moustiquaire traversée par la couleur offre une richesse visuelle, chromatique, des nuances de reflets… D’après ce qu’il m’a dit, c’est toi qui a suggéré le terme, particulièrement bien choisi, de « toile hypertrophiée ».

Ce nouveau volume de la collection « Un feuille de céramique » est illustré de trois pièces : 2 peintures originales sur moustiquaire et l’empreinte sur papier de l’une d’entre-elles.

Voilà qui amène un nouveau matériau dans cette collection initialement imaginée par et pour des artistes céramistes, puis détournée par d’autres artistes qui se sont « amusés » avec du béton, du métal, du carton… et ce n’est pas fini.

Comme le souligne Max Charvolen, il y a dans la peinture de Pouletaut une procédure préétablie qui concerne la façon de passer la couleur, l’ordre dans lequel elle est passée, dans la durée du travail et dans le format de toile – toiles découpées pour cette édition, créant ainsi des séries de travaux, séries de séries.

Jean-Marc POULETAUT illustre « La toile hypertrophiée » de Raphaël Monticelli

Voir aussi…

Exposition de Max Charvolen

Exposition de Max Charvolen

Dès les années 70 Max Charvolen travaillait la toile brute, libérée du châssis, par des jeux de découpes, de renversements et déjà l’importance du rapport entre œuvre et espace de monstration apparaissait. Depuis de nombreuses années l’œuvre colle à l’espace...